Le workwear
Salopettes, combinaisons, vêtements de peintre... le workwear fait partie du vestiare d'agnès b. depuis 1976.
« Depuis le premier geste de sa carrière de styliste, Agnès, qui trouvait la mode trop éphémère, a eu envie de repartir de zéro, de la fonction première et essentielle du vêtement pour imaginer une nouvelle façon de le porter. Et quoi de plus basique qu’un vêtement de travail pour commencer ?
De la salopette de peintre, à la robe-tablier ou la combinaison de garagiste en passant par la veste de plâtrier en chevrons jusqu’à celle de garçon de café, elle s’est emparée de tous les vêtements utiles et anonymes pour les détourner de leurs fonctions utilitaires sans jamais les dénaturer. Si aucune modification sur la coupe d’origine de ces uniformes n’a été faite – hormis la taille resserrée sur les combinaisons pour les filles – et si aucune poche n’a été ajoutée, elle s’est en revanche autorisé une grande liberté avec les matières et les couleurs qu’elle a longtemps achetées chez M. Porte, à Bordeaux, un fabricant officiel de vêtements de travail. Plongée dans le rouge, une veste de serveur n’est pas timide, une salopette de peintre colorée en noir et fabriquée en crêpe devient une salopette prête à danser, en soie et teinte en violet, une combinaison de garagiste, elle, n’est plus qu’à un zip des marches de Cannes.
Les vestes chinoises originales bleues à col Mao ont également été vendues rue du Jour, dans leur indigo d’origine, mais lavées et essorées par Agnès. En les voyant, on pensait immédiatement à La chinoise de Jean-Luc Godard ! »
Florence Ben Sadoun, agnès b. styliste, Paris, La Martinière, 2016.