"Ryan McGinness est un artiste de grand talent, et un vieil ami"
À l'occasion de leur collaboration, Ryan McGinness et Agnès nous racontent leur relation vieille de plus de 20 ans.
Peux-tu nous parler de ton parcours en tant qu’artiste ?
J'ai grandi avec le skate et le surf et très tôt, j'ai compris le pouvoir des logos et des icônes. Plaqués, ils transformaient la valeur d'objets aussi ordinaires que des t-shirts ou des planches de skate. Comme je ne pouvais pas me les payer, j'ai commencé en faisant les miens. Depuis l'iconographie de signaux et de figures que j'ai créés navigue entre la peinture et les installations.
Quel est le processus créatif de tes oeuvres ?
En général je commence avec des croquis de petite taille. Certains m'intéressent et deviennent de plus grands formats, que je dessine et redessine à l'infini. J'aime l'idée d'une géométrie sous-jacente, qui puisse se révéler dans un second temps. J'ai toujours été attiré par des artistes qui ont créé leur univers propre, comme Bosch ou Magritte. Ils nous invitent dans leur monde. Mes toiles sont souvent ponctuées d'images absurdes, parfois porno. Je me sers de la simplicité apparente des signes et des icônes, de l'accessibilité d'un langage visuel universel, pour dire des choses parfois violentes. Ces idées doivent sortir. L'art m'a donné un but et m'a sauvé la vie.
Comment as-tu rencontré agnès b. ?
On s'est rencontrés il y a 21 ans quand elle a monté l'exposition A New New York Scene à la Galerie du Jour, à Paris. Cette exposition d'envergure a changé le paysage de l'art contemporain à Paris. L'année suivante elle m'invitait pour une exposition solo et un bouquin, Multiverse. C'était l'hiver, j'ai débarqué avec une veste miteuse absolument pas taillée pour le froid. En me voyant arriver, elle m'a tout de suite envoyé dans sa boutique pour prendre une veste d'hiver, du genre que je n'aurais pas pu me payer. Du Agnès pur jus.
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Pourquoi une collaboration avec Ryan McGinness ?
Je l'ai rencontré la première fois en 2003, avec toute sa bande dont certains étaient des amis. Je les avais tous invités pour une exposition que j'avais montée à Paris, What about New York? A New New York Scene. C'était une énergie incroyable. Je me souviens encore de ma visite dans son studio new yorkais à Center Street juste après l'expo parisienne. Ensuite je l'ai invité à faire une exposition solo qui s'est appelée Multiverse à Paris en 2004, où il a exposé quelques toiles absolument magnifiques. C'est quelqu'un de très doué et un vieil ami (rires).
Que vous évoque son travail d’artiste ?
Tout son travail est toujours très fleuri, mais moderne, quelque chose de très décoratif, mais très sensible aussi. J'aime beaucoup les pièces que je lui ai achetées à l'époque.
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