Les coulisses d'agnès b. fleuriste

Les coulisses d'agnès b. fleuriste
© AGNÈS B.

Valentin forme avec Karma le duo de passionnés  qui s'occupe de faire vivre agnès b. fleuriste depuis 8 ans. Il raconte cette aventure.

Son bureau fait face à des dizaines de papyrus de toutes les tailles. "Des descendants des papyrus de la première boutique rue du Jour" précise Valentin (voir la video de Francois Pain tournée en 1977). C'est d'ici, à l'étage d'une autre adresse de la même rue, qu'il gère avec sa collègue Karma la vie des fleurs vendues par agnès b. depuis 2015.

Comment es tu rentré chez agnès b. ?
Un peu par hasard. Pour mon stage de fin d’étude j’ai été pris chez agnès b. à New York. J'y ai passé 6 mois, c’était une petite structure, j’ai pu vraiment toucher à tout. La boutique, la presse, même les livraisons. Quelques mois après mon retour, Agnès m'a contacté pour me proposer de coordonner une nouvelle offre fleurs. C'était en 2015. Le projet a un peu évolué par rapport à sa forme initiale, qui avait été pensée en collaboration avec l'artiste fleuriste Christian Tortu. Il s'est avéré que le corner de la boutique du Vieux Colombier (dans le 6ème arrondissement à Paris) a tout de suite très bien fonctionné, donc Agnès a décidé que cela resterait le point de vente privilégié. Je gère les fleurs d'agnès b. avec ma collègue Karma, depuis plus de 7 ans. 

Comment Karma est arrivée là ?
Karma travaille en tant que vendeuse chez agnès b. depuis un peu plus de 15 ans. Dès le lancement du projet, elle m'a rejoint pour travailler sur les fleurs. On se complète très bien. Elle adore imaginer des bouquets, rencontrer les fleuristes, chercher de l'inspiration. Elle a été formée par Christian Tortu sur certaines techniques. Sinon, on apprend en autodidactes. En plus de connaitre très bien les fleurs et les techniques, elle connait très bien la maison, Agnès et son équipe. Elle connait l’esprit, et surtout les clients. Du mardi au samedi elle est en boutique, à leur contact.

En quoi consiste l'offre fleuriste d'agnès b. ?
C'est une offre de « prêt à poser », des petits bouquets, des plus gros sur commande, voire des plantes mises en terre dans des pots qu’on a chiné aussi. On fait des fleurs de saison et on est à 80% sur des fleurs locales, toujours cultivées dans des conditions raisonnables. Je trouve ça très intéressant de parler aux producteurs eux-mêmes en direct, à Rungis ou d’aller les voir dans leurs champs. Généralement dans le 77 ou le 91, rarement plus de 20 kilomètres. En termes de prix, les bouquets vont entre 10 et 25€, en incluant le vase à chaque fois. Et pour les fleurs en pots, on a toujours quelques grandes plantes à 200 ou 300€, mais généralement ce sont des plantes autour des 20, 30, 40€. Prêtes à poser chez soi. 

Qui achète des fleurs chez agnès b. ?
Au départ c'était surtout un achat de complément, mais on a aussi des clients réguliers qui viennent toutes les semaines. Nos petits formats plaisent notamment aux professionnels, restaurateurs ou boutiques. Nous faisons aussi des commandes spéciales pour des évènements.

À quoi ressemble une semaine type pour vous deux ?
On est très autonomes. On a la chance d’avoir la confiance d’Agnès. Deux fois par semaine, on va à Rungis ensemble, vers 4h30 du matin. On choisit nos fleurs vraiment en fonction de ce qu’on trouve, souvent des qualités exceptionnelles, qui tiennent parfois trois semaines. Après Rungis, on revient à Paris faire les petites compositions. Une fois que tout est prêt, on charge dans le camion et on dépose dans le 6ème. Moi je suis plus au bureau, je gère les achats, la partie administrative, et le côté création et marchandising, c’est vraiment Karma qui s’en charge. On se cale évidemment sur les saisons, ça s'anime particulièrement à partir de février-mars, ça commence à refleurir, il faut arroser, entretenir les plantes des boutiques. De temps en temps sur des courtes périodes, on vend des fleurs dans d'autres boutiques. Ce sont souvent des lieux différents avec des verrières, des cours, parfaites pour des plantes. On apprend tous les jours, sur les fleurs, sur l’écologie, comment mieux gérer nos stocks, jeter le moins possible. Je ne vois pas comment un fleuriste ne peut pas être écolo.

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