Les « trésors » d’Agnès 

Les « trésors » d’Agnès 
© OCTAVE PINEAU-FURET FOR AGNÈS B.

Rencontre avec Constance, la designer derrière les bijoux fabriqués à partir des « objets trouvés jolis » d'Agnès.

Depuis un an, Constance Maure crée des bijoux en pièces uniques pour agnès b., à partir de ces petits objets qu’Agnès aime ramasser et collectionner depuis toujours et qu’elle appelle affectueusement les « objets trouvés jolis ». Ils seront en vente d'ici quelques jours dans les boutiques femme de rue du Jour, Vieux Colombier, Versailles et Covent Garden. Au rez-de-chaussée du siège de la maison agnès b., à Paris, Constance nous accueille dans son atelier pour nous expliquer comment elle travaille. 

Comment as-tu commencé à travailler avec Agnès ? 

Au début de l’année 2022, alors que je terminais mon diplôme de gemmologue, j’ai été contactée pour réaliser des bijoux à partir d’objets trouvés par Agnès pour son défilé Femme automne-hiver 2022. J’ai rapidement rencontré Agnès et suis immédiatement tombée sous le charme de son projet bijoux si poétique et si singulier. Une fois le défilé terminé, Agnès a souhaité poursuivre cette aventure pour concevoir des bijoux et les mettre en vente dans les boutiques agnès b. Depuis toute petite, elle adore ramasser des objets, des coquillages, des pierres, des feuilles, des fleurs, des morceaux de vase ou d’assiettes cassés, qu’elle trouve jolis et poétiques et qu’elle garde précieusement. Elle m’a présenté tous ses trésors, en me racontant leurs histoires. Et elle m’a dit : « On va faire des bijoux qui seront tous uniques, car nous sommes tous uniques ! » Alors on a commencé à imaginer des bagues, des colliers, des broches, à partir de ces objets. Des bijoux simples et bruts : c’est ce qui plaît à Agnès et qui me plaît aussi. 

À quoi ressemble une des tes journées de travail ? 

Quand j’arrive le matin dans mon atelier de la rue Dieu, chez agnès b., il m’arrive de retrouver des objets sur mon établi, parfois accompagné d’un petit mot d’Agnès expliquant sa provenance. J’ai comme ça une multitude de boîtes pleines de petits objets. Je les observe, je les touche, j’imagine et je me lance dans la fabrication. Je scie, je soude, je lime, je sertis, jusqu’à ce que le bijou prenne vie. Les parties métalliques sont réalisées à partir de chutes de de laiton, dans un esprit d’« upcycling ». Pour les pièces en bronze, je les sculpte en cire à la main puis mon fondeur les fait fondre dans son atelier du XIIe arrondissement de Paris. Enfin, toutes les pièces finissent chez le doreur dont les ateliers se situent également à Paris. Je fabrique tous ces bijoux moi-même, à la main, dans un tout petit périmètre parisien. J’admire la liberté de création et la poésie qu'Agnès insuffle. J’ai vraiment beaucoup de chance : j’exerce le métier de mes rêves, et je ne savais même pas qu’il existait ! 

Où peut-on voir et acheter ces bijoux ? 

Comme ce sont des pièces uniques, elles ne sont pas en vente sur l’e-boutique agnès b. Pour le moment, nous organisons régulièrement des ventes spéciales où nous présentons une petite sélection aux clients agnès b. La première vente s’est tenue dans les boutiques iconiques Homme et Femme de la rue du jour, puis les bijoux ont accompagnés l’ouverture de la toute dernière boutique de Kyoto, au Japon, qui a eu beaucoup de succès, car les Japonaises aiment beaucoup Agnès, c’est une véritable icône pour elles. Les bijoux étaient aussi dans la boutique éphémère à Cannes pendant le Festival 2023, puis dans la boutique agnès b. de Montpellier. 

Comment les clientes accueillent-elles ces créations ? 

Souvent, les clientes nous disent que cela leur rappelle des objets qu’elles ont trouvés, auxquelles elles se sont attachées mais dont elles ne savent pas toujours quoi faire. En portant un de ces bijoux, elles ont l’impression de porter un morceau de l’histoire personnelle d’Agnès. Il y a quelque chose de l’intime qui se joue. D’ailleurs, Agnès porte souvent ces bijoux, et j’en suis très touchée.

Propos recueillis par Camille Dorival

 

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